Le Château de Pointilly
France 1972
Réalisateur: Adolpho Arrietta
Scenario : Adolpho Arrietta
Interprètes : Dionys Mascolo, Françoise Lebrun, Xavier Grandès et Virginie Mascolo (l'enfant)
POINTILLY
Un court et deux moyens métrages de l'inclassable réalisateur espagnol Adolpho Arrietta: le dernier montage de Pointilly, film étrange et magnifique dont Marguerite Duras fit l'éloge en 1972, avec Françoise Lebrun
dans son premier rôle, peu avant La maman et la putain d'Eustache.
Adolpho ARRIETTA Cinéaste
Biographie
Né à Madrid d’une famille bourgeoise et fortunée, Adolpho Arrietta découvre le cinéma à sept ans lorsqu’on lui offre un « Cinematik » avec lequel il projette des dessins animés. A treize ans, alors qu’il peint de plus en plus sérieusement, encouragé par sa mère, elle-même ancienne pianiste prodige, il découvre Orphée et Le Cuirasse Potemkine.
A vingt-deux ans, en 1964, il réalise un premier court-métrage, Le Crime de la toupie, avec pour acteur son ami Xavier Grandes, qui sera dès lors de tous ses films. L’Imitation de l’ange, tourné deux ans après, un brulot qui doit autant à Rimbaud qu’à Vigo, prépare à un exil : ce sera Paris, où Adolpho et Xavier viennent habiter, à l’Hôtel des Pyrénées, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.
En 1969, Marguerite Duras découvre, abasourdie, Le Jouet criminel, avec Florence Delay et Jean Marais. Une "distribution" qui n’a pas pour autant modifié sa méthode : les films sont autoproduits, réalisés sans scénario, le montage s’effectue en parallèle au tournage. Dans l’appartement de Duras commence un autre film, une autre folie inspirée de Sade, Le Château de Pointilly, avec pour acteur Dionys Mascolo et une jeune fille du Flore, qui n’a encore jamais joué : Françoise Lebrun.
Dans le sillage de Mai 68, Arrietta devient le premier cinéaste underground. Son univers de conte de fées se peuple de nouveaux anges : ses amis travestis, les Gazolines, seront les héroïnes des Intrigues de Sylvia Couski (1974) et de Tam-Tam (1976). Les thèmes du cinéma d’Arrietta se précisent : des artistes rêvent de devenir à leur tour des œuvres d’art, le corps est envisagé comme le site d’une nouvelle création, l’identité est inventée de toutes pièces.
En 1978, A. Arrietta tourne Flammes. Il n’est plus le producteur, même s’il reste derrière la caméra, Saint-Germain n’est plus son territoire, le scénario est entrepris pour une fois des mois à l’avance, il réapprend ses chers thèmes : l’angélisme, le jeu et le travestissement, le fétiche et la pyromanie propre au désir.
Arrietta est aujourd’hui, en Espagne comme en France, méconnu, passion discrète de quelques-uns, éparpillés à travers le monde. Son nom ne figure pas assez à côté de ceux de ses frères en cinéma : Eustache, Garrel, Rivette, Schroeter, Warhol, Anger, Smith. Ses films, comme ceux de Biette, Vecchiali, Guiguet, restent difficiles à voir et manquent toujours plus ou moins à la liste, même chez les cinéphiles les plus sérieux. Qu’ils aient fait la couverture des Cahiers du cinéma, aient été défendus longuement et ardemment par Marguerite Duras, par Alain Pacadis, qu’il ait été en 2003 un des héros du Paris ne finit jamais de l’écrivain Enrique Vila-Matas, que Warhol demandât régulièrement à voir ses films, non, cela non plus n’a pas fait rempart à cette méconnaissance.
Fin 2012, sort chez Capricci, un ouvrage d'entretien entre Adolpho Arrietta et Philippe Azoury,
Un morceau de ton rêve. Ungerground Paris-Madrid, 1966-1995.
présenté le Dimanche 22 mai à DURAS pendant les RENCONTRES CINEMA
FILMOGRAPHIE
1966-68- (Madrid) Crime de la toupie 20m.
Imitation de l ange 20m.
1970- (Paris) Jouet criminel 40 m. Avec Jean Marais, Florence Delay, Michele Moretti, Xavier Grandes
1972- (Paris) Pointilly 40 m. Avec Francoise Lebrun, Dyonis Mascolo, Xavier Grandes
1973- (Paris) Les intrigues de Sylvia Couski 70 m. Avec Marie France, Jacky Gaetane Gael, Howard Vernon, Xavier Grandes,Michele Moretti (Grand Prix Cinema different Festival de Toulon 74)
1976- (Paris) Tam tam 60 m. Avec Hellene Hazera, Severo Sarduy, Miguel Angel Irazazabal, Paquita Paquin, Costa Comnène
1979- (Orleans) Flammes 80 m. Avec Caroline Loeb, Dyonis Mascolo, Isabel Garcia-Lorca, Xavier Grandes, Pascal Greggory
1982-83-84 (Catalogne) Grenouilles 40 m. Avec Pascal Greggory, Eva Ionesco,Elizabeth Bourgine
1989-91 (Madrid) Kiki 20 m. Avec Clara Sanchis, Xavier Grandes
19936-95 (Huesca) Merlin 60 m. Avec Clara Sanchis, Xavier Grandes, Udolfo Arrietta (Prix especial festival Taormina)
2000-2001 (Madrid) Echo et Narcisse 20 m. Avec Julio Montejo, Sylvia Riolobos
2003-2005 (Madrid-Lucca) Vacanza permanente 50 m. Avec Philippe Dijon, Geoffry Hox, Sylvia Riolobos (Prix .It. Festival de Lucca)
2010 (Madrid) Dry Martini 8 m. (Prix Luis Bunuel- Festival de Huesca 2011)
2015-16 (Bretagne) Belle dormant 80 m. Avec Niels Scheneider, Agathe Bonitzer, Mathieu Amalric, Serge Bozon, Ingrid Caven