Violaine de Villers
Violaine de Villers – Biographie 2024
Prix 2019 décerné par la Société civile des Auteurs.trices multimédia - SCAM pour les deux Répertoires Audiovisuel et Radiophonique
Née à Bruxelles en 1947, Violaine de Villers suit les cours de Philosophie à l'Université de Louvain. Elle interrompt ses études universitaires dans l'effervescence des événements de mai 1968, et les reprend quinze ans plus tard (Master en Politiques économiques et sociales).
Depuis 1981, elle écrit et réalise des documentaires à portée politique et des films d’art. Violaine de Villers filme l’art en train de se faire, elle écoute, regarde et donne à voir les choses, les mondes qui prennent vie.
L’œuvre de Violaine de Villers nous fait voyager très librement d’un univers à l’autre : de l’atelier du sculpteur ou du peintre, aux souvenirs amers de la déportation nazie, de la fadeur sublime de Marguerite Duras à la chaleur du groupe Zap Mama, mais aussi au génocide rwandais… Lorsqu’elle ne filme pas le travail de création proprement dit, Violaine de Villers braque son objectif sur les questions posées par l’exil, par le déracinement et le phénomène de double culture qu’il engendre. De l’univers artistique à celui parfois plus tragique de l’actualité, il s’agira toujours d’une quête d’identité de la part de celui qui y vit, quête que la réalisatrice tente, en retrait, de comprendre.
Après Etudes de l'Image de l'Afrique à la télévision commandé par la F.A.O., elle réalise son premier film en 1982, Pour les pays chauds portant sur la coopération en Afrique.
Après La Fadeur sublime... de Marguerite Duras (1983), et puis deux courts métrages en vidéo, Place de Londres et L'Ombre des Couleurs, Violaine de Villers réalise plusieurs longs métrages à portée politique. Ce sera Monsieur S. et Madame V. sur le génocide juif avec Jean Marc Turine, puis Rwanda, paroles contre l'oubli sur le génocide rwandais, Mon enfant, ma sœur, songe à la douleur sur la lutte contre l’excision, La tête à l’envers sur l’itinéraire de deux jeunes filles d’origine maghrébine à Bruxelles et Le Vent de Mogador sur les Juifs et Musulmans au Maroc. Elle obtient de nombreux prix internationaux, notamment pour son film Mizike Mama, un film musical sur le métissage culturel belgo-congolais.
Depuis 2000, Violaine de Villers consacre ses films à des artistes. On citera Ô Couleurs sur son père, le peintre Thierry de Villers ; Filigrane, Pierres qui roulent avec le peintre Bernard Villers.
En 2007, elle réalise trois films en collaboration avec la Maison des Sciences de l’Homme de l’Université de Lille pour le livre multimédia L’Expérience de la couleur : Parlons couleur, Mirage, La Conjuration des couleurs.
En 2011, elle présente deux films consacrés à la sculpteure Marianne Berenhaut : Poupées-Poubelles et Les Familles de Marianne Berenhaut. En 2014, Les Carrières de Roby Comblain trace le parcours de l’artiste plasticien et scénographe, devenu linograveur.
En 2016, Violaine de Villers réalise un nouveau film sur l’art avec Walter Swennen, un peintre belge considéré comme l’un des artistes les plus novateurs travaillant actuellement en Belgique. Son film La Langue rouge a obtenu le Prix du Film sur l’Art au BAFF, Brussels Film Festival en 2017
D’autre part, en 2017 elle réalise avec Jean-Pierre Outers Chine ‘87. Les autres un film d’archives tournées en Chine en 1987, renouant ainsi avec son intérêt pour la découverte des cultures de l’ailleurs et leurs fondements.
En 2020, Violaine co-réalise un court métrage Son nom de Duras dans le Platier en ruines avec Balthazar Bogousslavski pour l’Association Marguerite Duras à Duras.
Elle réalise encore en 2020 La couleur manifeste et L’Atelier de Bernard Villers, deux courts métrages consacrés à l’oeuvre du peintre Bernard Villers exposée à la Galerie du Botanique ainsi que dans son atelier.
En 2022, Violaine réalise un long métrage filmé en Finlande, le portrait de Päivi Pennola Mon amie Päivi, une artiste jusqu’au bout des ongles.
En 2024, Violaine co-réalise avec Graham Riach Je comme un Jeu, un portrait de l’artiste musicienne et performeuse, Bénédicte Davin.
Par ailleurs, Violaine de Villers écrit et réalise depuis 2001 des fictions et des documentaires pour la radio. Sa dernière fiction radiophonique La Cie des eaux, une adaptation du roman de Jean-Luc Outers, a été diffusée en décembre 2017 dans l’émission Par ouï-dire sur La Première RTBF.
En 2012, « Une Aventure acoustique » en compagnie du musicien Baudouin Oosterlynck est diffusée sur La Première, l’émission fait l’objet d’une édition numérotée en mai 2014.
En 2011, elle réalise une fiction radio « Le même écho » et en 2009 deux documentaires sur la question de l’enfermement et de la prison : « Pères en prison. L’amour détenu » ainsi que « Prison, les femmes ont de la peine » finaliste du Prix Europa à Berlin.
En 2006, elle réalise pour la RTBF une émission intitulée « Ma petite misère », le surnom donné à Marguerite Duras par sa mère (deux fois 50 min). Dans le cadre du Centenaire de l’écrivain, cette émission a été diffusée par France Culture en mars 2014 et rediffusé par la RTBF en avril 2014.
Depuis 2001, Violaine de Villers est l’auteure et la réalisatrice d’une quinzaine d’émissions radiophoniques dont une série pour enfants « Histoires de-ci Histoires de-là »en 2003.
En 2002, elle adapte le roman de Didier de Lannoy et réalise la fiction « Jodi, toute la nuit» avec Yolande Moreau, Isabelle Dumont … et en 2001, « Les lettres d’un Kinois à l’oncle du village » de Lye M. Yoka, avec Inkoli Jean Bofane.
Pour le Centenaire de Marguerite Duras, FR Culture - Sur les Docks
a diffusé Ma petite misère, Marguerite Duras (1ère et 2ème partie)
une oeuvre radiophonique de Violaine de Villers, les 17 et 18 mars 2014
Née en 1914, Marguerite Donadieu, dite Duras, a passé les 18 premières années de sa vie au Vietnam, dans ce qui était alors l’Indochine française. Ces années constituent une source essentielle de sa création.
Dans des textes s’échelonnant tout au long de sa vie d’écrivain, qui mêlent autobiographie et fiction, elle a revisité ce passé et son rapport à ce passé.
Elle dit dans ces textes le souvenir obsédant des gens et des paysages d’Indochine, le sentiment de déracinement qu’elle a éprouvé à son arrivée en France, la conscience confuse qu’elle eut là-bas de l’oppression coloniale qui sera au fondement de ses engagements ultérieurs.
Et elle évoque au cœur de ces années d’apprentissage son rapport difficile à une mère distante et abusive qui appelait Marguerite « sa petite misère ».
Violaine de Villers
Violaine de Villers est autrice et réalisatrice de films documentaires et de films sur l'art. Elle est également autrice et réalisatrice d'oeuvres radiophoniques, fiction et documentaire
SCAM - Prix du Parcours 2019, discours prononcé lors de la remise du Prix
Cette année, notre Prix Hommage est décerné conjointement par les répertoires audiovisuels et radiophoniques, à une autrice dont l'oeuvre les traverse tous deux.
Violaine de Villers réalise des documentaires depuis 1981. Une oeuvre dense, qui débute sous le sceau de l'engagement politique. Dénoncer l'horreur, les racismes, les violences faites aux femmes...
Elle se tourne ensuite vers l'art et le processus de création. paradoxal ? Pas tant que ça...
L'art nous parle du monde. Violaine nous parle du monde et de l'art.
Elle compose ses récits à partir d'une recherche sur le réel, qu'elle trempe dans sa palette sensible de cinéaste. Elle le dit, son cinéma est une rencontre entre sens et sensation, il se fait autant avec l'oeil qu'avec le cerveau.
Elle aime comparer documentaire et peinture, les mêle et les emmêle, filme les oeuvres qui se font, peint avec sa caméra les humains qu'elle aime rencontrer, qui donnent sens à son travail.
Sa création est visuelle, elle est sonore aussi, avec une tout aussi riche oeuvre radiophonique.
Documentaires, fictions, là encore, elle mêle art et politique.
Processus de création quand elle trace le portrait de Marguerite Duras, engagement quand elle donne la parole à des parents détenus et leurs enfants, adapte des textes qui dénoncent le racisme ou la violence subie par des enfants.
Infatigable et exigeante, Violaine est en recherche permanente.
gageons que son oeuvre va encore s'agrandir et, qui sait, explorer d'autres horizons, d'autres domaines. Nous nous en réjouissons déjà.
Isabelle Rey,
pour le Comité de la Société civile des Auteurs-trices Multimédia - SCAM
Bio (mis à jour 2017)
Depuis 1981 Violaine de Villers écrit et réalise des films documentaires à
portée politique et des films sur l'art. Et depuis 2001 elle réalise des oeuvres radiophoniques, des fictions et des documentaires.
L'oeuvre de Violaine de Villers nous fait voyager librement d'un univers à l'autre : de l'atelier du sculpteur ou du peintre, aux souvenirs tragiques de la déportation nazie, de la fadeur sublime de Marguerite Duras à la chaleur du groupe des Zap Mama, mais aussi au génocide rwandais, à l'immigration maghrébine, aux juifs et musulmans au Maroc... Ses films s'interrogent souvent sur la question de l'exil, du déracinement et du phénomène de double culture. Avec son dernier film Chine '87, elle renoue avec son intérêt pour la découverte des cultures de l'ailleurs et leurs fondements.
Depuis 2000, elle a réalisé plus d'une dizaine de films avec des artistes, elle filme l'art en train de se faire, regarde et donne à voir un monde qui prend forme et vie. Son film La Langue rouge sur l'oeuvre de Walter Swennen a obtenu le Prix du Film sur l'Art au Brussels Art Film Festival en 2017.
Filmographie en bref :
1983 : La fadeur sublime... de Marguerite Duras. D'après un texte de M.D. "Les enfants maigres et jaunes" avec
Carlos d'alessio et Michaël Lonsdale.
1984 : Place de
Londres/L'ombre des couleurs
1987 : Blanc d'Espagne
1989 : Monsieur S. et Madame
V. coréalisé avec JM Turine
1992 : Mizike Mama
1993 : La tête à
l’envers
1996 : Revivre / Rwanda, paroles contre l'oubli
1997 : ô
couleurs
1999 : Le vent de Mogador
2003 : Filigrane (livres d'artistes)
2005 : Mon enfant, ma soeur, songe à la douleur
2007 : Mirage - La Conjuration des Couleurs - Parlons couleur
(3 films pour le livre multimédia "L'Expérience de la Couleur")
2010 : Pierres qui roulent - Poupées-Poubelles (sculptures)
2011 : Les Familles de Marianne Berenhaut
2014 : Les Carrières de Roby Comblain
2015 : Répliques
2016 : La Langue rouge (Prix du Film sur l'Art 2017)
2017 : Chine '87, Les Autres. coréalisé avec J-P Outers
2020 : Son nom de Duras dans le Platier en ruines. coréalisé avec B. Bogousslavski.
2021 : La Couleur manifeste 30 minutes avec le peintre Bernard Villers - L'atelier de Bernard Villers , 16 minutes
2021 : Mon amie Pälvi, réalisation en cours
Oeuvres radiophoniques :
2018 : Le Square - adaptation de la pièce de théâtre de Marguerite Duras avec les voix de Axel Bogousslavski et Aurore Magnier
2017 : La Cie des eaux - fiction
2012 : Une aventure acoustique - documentaire
2011 : Le même écho - fiction
2009 : Pères en prison. L'amour détenu - Prison, les femmes ont de la peine (2 documentaires de 50 min)
2006 : Ma petite misère, Marguerite Duras (2 x 50 min)
2003 : Histoires de-ci, histoires de-là - fiction série de 6 émissions pour enfants
2002 : Jodi, toute la nuit - fiction
2001 : Les lettres d'un Kinois à l'oncle du village - fiction
Pour se procurer les films ou radio
Contacter par mail : secondviolon@gmail.com